27 juillet 2016

Où est la solidarité européenne ?



            Platier, 27 juillet 2016
Face aux attentats qui ont frappé ces derniers jours Nice, la Bavière et la Normandie, on n’a guère entendu d’appels à la solidarité européenne. N’était-ce pas l’occasion de rappeler la nécessité d’un meilleur échange de l’information, d’une stratégie commune d’éradication du salafisme, de la mise en œuvre effective des accords relatifs au contrôle et à la répartition de demandeurs d’asile, d’une politique commune face à la dérive turque ? N’était-ce pas aussi l’occasion pour le Royaume-Uni de manifester sa volonté de demeurer proche des Européens en dépit de sa décision de quitter l’Union ?  

18 juillet 2016

Une chance pour l'Europe politique?



            Platier, 18 juillet.
L’horrible attentat de Nice occulte pour un bref moment les perspectives européennes ouvertes par le Brexit. On sait déjà que Theresa May s’efforcera d’obtenir une pleine participation au marché unique tout en refusant la libre circulation des personnes. Elle peut compter sur l’appétence des continentaux pour le marché d’outre-Manche et l’habileté de la diplomatie britannique. Le prix à faire payer aux Anglais pour le Brexit est ailleurs. Il consisterait à faire, sans eux, un pas en avant vers l’Europe politique en élargissant le domaine des décisions à la majorité, en rehaussant le statut de la Haute Représentante, en dotant d’un budget l’agence de défense, en créant un état-major,  en activant la « coopération structurée » prévue par le traité de Lisbonne et non utilisée à ce jour. Ainsi pourrait-on tester la conviction de ce grand européen qu’était Michel Rocard selon qui la présence du Royaume-Uni était le principal obstacle à l’union politique.  

04 juillet 2016

Pourquoi l'UE est-elle mal gouvernée ?



            Platier 4 juillet 2006
Après le déficit démocratique et l’Europe tatillonne, il reste à dénoncer un troisième argument fallacieux des eurosceptiques, celui d’une présence insuffisante des nations et de leurs représentants dans les institutions européennes. Depuis le traité de Nice, le poids du Conseil européen n’a cessé de se renforcer au détriment de celui de la Commission. Le maintien de la règle d’unanimité en matière budgétaire, fiscale, de migration et d’asile, de sécurité intérieure et extérieure empêche l’UE de répondre aux attentes de ses citoyens. On ne dira jamais assez que la somme d’intérêts particuliers divergents ne correspond pas à l’intérêt commun. Prétendre renforcer le poids des représentants des Etats dans la prise de décision et dans l’exécution n’est rien d’autre qu’un argument démagogique qui flatte les tendances nationalistes favorisées par l’insatisfaction légitime des citoyens.