31 décembre 2015

Une fin d'année morose

Paris, 31 décembre 2015.

 Jamais plus qu’en cette fin d’année n’a paru plus abyssal le gouffre qui sépare ce que devrait faire l’Europe de son comportement effectif. Qu’il s’agisse du drame des migrants, de la menace terroriste, de la consolidation de la zone euro, du défi climatique, le besoin de politiques conçues et exécutées à l’échelle du continent crève les yeux. Paralysés par les pulsions nationalistes, quand ils ne les suscitent pas eux-mêmes comme en Pologne ou en Hongrie, les gouvernements sont incapables de prendre des décisions qui s’imposent et quand, exceptionnellement, ils les ont prises, ils sont incapables de les mettre en œuvre. Seule la Chancelière Angela Merkel dispose d’une autorité suffisante pour faire accepter à son peuple un accueil des migrants généreux mais nécessairement impopulaire. On aimerait qu’elle fasse preuve du même courage s’agissant de la lutte contre Daech, de la solidarité envers la Grèce, de l’abandon des centrales électriques au charbon. Ne lui demandons pas l’impossible. Ce n’est pas à l’un des leaders nationaux, fut-il le plus puissant, de tracer la voie, mais à l’instance commune de proposition que devrait être la Commission. Mais dans le climat actuel de repli national reconnaissons que la tâche n’est pas facile. Peut-être l’excès du mal conduira-t-il à un sursaut. C’est le vœu que je forme pour 2016.     

Aucun commentaire: