15 juillet 2015

Sorte de crise?

            Platier, 15 juillet.
            Les Grecs échappent à la faillite au prix d’une mise en tutelle rendue inévitable par leur comportement. Combien d’entre eux sont conscients d’avoir bénéficié de la solidarité de l’Union ? Voilà un thème qu’aurait pu traiter François Hollande se félicitant à juste titre de son rôle de médiateur. Le gouvernement économique qu’il envisage est un très ancien projet de la diplomatie française décrédibilisé par notre incapacité à respecter les décisions communes. Ce n’est pas d’un gouvernement intergouvernemental dont a besoin la zone euro mais, comme l’a dit récemment Trichet d’un arbitrage parlementaire qui pourrait être assuré par les députés européens des pays membres et d’un ministre des finances, vice-président de la Commission sur le modèle de la Haute représentante pour la politique étrangère. La négociation avec le Royaume-Uni pourrait être l’occasion d’un pas en avant dans une plus forte intégration de la zone euro à laquelle les Britanniques ne semblent pas opposés dès lors que leurs intérêts seraient sauvegardés.
            Les interrogateurs du Président ne l’ont pas interrogé sur le,défi migratoire toujours aussi pressant. Après avoir bruyamment refusé les quotas de demandeurs d’asile et de réfugiés proposés par la Commission, la France et l’Allemagne les ont acceptés en ce qui les concerne, ce dont il y a lieu de se féliciter. L’accord sur le nucléaire iranien obtenu après dix ans de négociations auxquelles l’UE a pris une part importante devrait permettre un renforcement de la lutte contre Daech devenu le principal facteur d’instabilité en Syrie-Irak et en Libye et par là même l’incitation à chercher refuge en Europe.

            Rarement l’Europe avait été à ce point le centre du débat politique, suivant des lignes de clivage inhabituelles. En dépit des frustrations provoquées par la lenteur de ses décisions et sa relative impuissance, le sentiment d’appartenance commune devrait s’en trouver renforcé.

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