20 juillet 2015

Quel gouvernement économique pour la zone euro?

            Platier, 20  juillet 2015
            Le président Hollande a saisi l’occasion que lui offrait la crise grecque pour formuler dans le journal du dimanche une proposition visant à corriger les failles révélées dans l’architecture de la zone. Intéressante, car elle vise une sortie par le haut, cette proposition n’en soulève pas moins plusieurs questions.
1.     Sur la notion de gouvernement économique. Cette formulation chère à la diplomatie française depuis Mitterrand et Bérégovoy, laisse supposer qu’un gouvernement économique pourrait être séparé de la politique. Plus fondamentalement se pose la question de savoir si la France serait disposée à se soumettre à des décisions contraignantes qui pourraient lui être imposées pour assainir ses finances publiques et rétablir sa compétitivité ?
2.     Sur la création envisagée d’un budget propre à la zone euro, Serait-il alimenté par des contributions nationales ou par des impôts européens qui, pour être acceptables, devraient se substituer à des impôts nationaux ? A quelles politiques communes serviraient ces ressources ? Le budget ne devrait-il pas prendre appui sur une mobilisation de la capacité d’emprunt de la zone, ce qui supposerait la création d’un Trésor européen ?
3.     Sur le contrôle démocratique dont la crise a démontré l’insuffisance, est-il judicieux de créer un parlement européen bis ? Ne serait-il pas plus simple de prévoir la possibilité pour les députés européens des pays membres de la zone euro de délibérer et de statuer sur le budget mais également sur les politiques propres à la zone euro ? Ne pourrait-on admettre la participation des autres députés à la délibération sans droit de vote, ce qui préserverait les droits des pays extérieurs à la zone mais appelés ou non à la rejoindre, ce qui répondrait à l’une des revendications de David Cameron ?

4.     Sur le recours à une assemblée composée de parlementaires nationaux. Paradoxalement une telle assemblée serait moins « européenne » que l’actuel Parlement européen, les parlementaires nationaux ne disposant que d’un mandat européen indirect que leur donne le contrôle des gouvernements. Pourrait-on réunir dans la même assemblée, comme certains l’envisagent, députés européens et parlementaires nationaux sans ouvrir une querelle de légitimité et sans affaiblir le contrôle démocratique que l’on souhaite renforcer ?

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