26 mai 2015

Le refus des quotas, un comble d'hypocrisie

            Paris, 25 mai 2015

            La pression migratoire que les conflits d’Afrique et du Proche-Orient fait peser sur l’Europe explique sans les justifier les palinodies des gouvernements. Comment peut-on à la fois reconnaître l’obligation humanitaire de porter secours à des naufragés, la nécessité de répartir plus équitablement la charge de l’accueil et refuser l’instrument de cette répartition proposé par la Commission, à savoir la détermination, pour chaque pays, d’un quota déterminé en fonction d’éléments objectifs (population, revenu par tête, nombre de réfugiés déjà accueillis). Un moment saluée par le ministre de l’Intérieur comme répondant aux préoccupations françaises, cette proposition a été brutalement écartée par le premier ministre comme par plusieurs de ses homologues. Or sur un sujet aussi sensible, il est peu probable que, sans une proposition de la Commission et un vote majoritaire, les gouvernements réussissent à s’accorder sur la répartition d’une charge qui ne saurait reposer sur les seuls pays d’accueil. Face à l’extrême barbarie qui caractérise le comportement du dernier protagoniste connu sous le nom de Daesh, acronyme arabe d’Etat islamique on serait en droit d’attendre plus de résolution. Les projets tendant à combattre cette nouvelle forme de criminalité internationale et à détruire ou immobiliser les bateaux ne peuvent avoir d’effets immédiats. Faut-il en attendant renoncer aux secours ou laisser se développer un concours à celui qui recevra le moins de réfugiés ?

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