17 juillet 2014

Bonne chance, Monsieur Juncker



Platier, 17 juillet.
Les 422 voix qui ont porté Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission ne lui ont pas seulement donné la légitimité démocratique souvent déniée à la Commission. Elles ont en même temps validé la procédure des spitzenkandidaten qui a le mérite d’établir un lien encore trop indirect entre le vote des citoyens et le choix du Président. C’est ce lien bien plus que les convictions fédéralistes de J-C Juncker qui motivaient l’opposition de Cameron et qui a conduit une majorité de socialistes à lui apporter leurs voix. Il est dommage qu’en s’abstenant les Socialistes français aient fait passer le réflexe d’opposition à la Droite avant un incontestable progrès de la démocratie européenne.  Il nous reste à souhaiter au nouveau président un peu plus d’audace que n’en a manifesté son prédécesseur pour soutenir à la fois l’assainissement et la croissance, le soutien à l’emploi des jeunes et des séniors, la lutte contre l’évasion fiscale, contre le changement climatique et la criminalité internationale, l’unité de négociation face à la Russie, le marché unique des télécoms et du numérique, l’élimination des doublons en matière d’armements. Cette énumération suffit à montrer ce à quoi pourrait servir une Union qui aurait retrouvé dynamisme et confiance en l’avenir.   

10 juillet 2014

Vive le compromis




Platier, 10 juillet.
Nombre d’observateurs de la vie politique européenne critiquent les accords conclus au début de chaque mandature parlementaire entre les deux principaux groupes politiques, à savoir celui du parti populaire européen (centre droit) et celui des socialistes et démocrates (centre gauche). Ces accords permettent à ces deux groupes d’exercer tour à tour la présidence de l’assemblée durant les cinq ans de mandat. Ils permettent aussi d’organiser les travaux parlementaires dans un esprit de compromis plutôt que d’affrontement et de faciliter la réunion d’une majorité susceptible de mettre en œuvre le programme de la nouvelle Commission. Parfaitement justifié dans le passé, car l’UE ne saurait être gouvernée toute à gauche ou toute à droite sans risques de tensions dangereuses, ce compromis s’impose dans une assemblée où siègent désormais une fraction de parlementaires europhobes dont le seul objectif est de détruire l’Union de l’intérieur. On objectera que ce système laisse peu de chances aux changements majeurs d’orientation. En effet, mais il n’interdit pas des inflexions correspondant à l’évolution du poids relatif des principaux groupes. Ainsi, l’aspiration à une politique plus favorable à la croissance se trouve aujourd’hui renforcée par le nouvel équilibre entre les deux principaux groupes un peu plus favorable aux socialistes.