15 janvier 2014

Relance européenne: les conditions du succès.

Paris, 15 janvier La formation d’une nouvelle coalition en Allemagne coïncidant avec une inflexion significative de la politique française ouvre, à quelques mois des élections européennes, une fenêtre d’opportunité. Le moment est venu d’une initiative propre à rétablir la confiance profondément ébranlée dans le grand dessein européen que l’objectif du maintien de la paix ne suffit plus à justifier. C’est à quoi répond l’annonce par le président de la République d’une relance sur les terrains de la convergence économique, de la transition énergétique et de la coopération militaire. Il y ajoute une proposition de consultation mutuelle entre Allemagne et France avant toute initiative ainsi qu’une détermination à s’opposer à ceux qui, en France ou ailleurs, voudraient « détricoter » l’acquis communautaire. Se réjouir de la place faite à la relance européenne dans la parole présidentielle n’interdit pas de réfléchir aux conditions de son succès. Pour avoir de meilleures chances que bien des initiatives antérieures demeurées sans suites concrètes, cette démarche devrait rompre de manière explicite avec une posture traditionnelle de la diplomatie française consistant à assigner à l’Europe de grandes ambitions tout en lui en refusant les moyens institutionnels et budgétaires. Il s’agit de corriger les erreurs répétées qu’ont été l’acceptation des élargissements successifs sans accord réel sur les finalités et sans réforme pertinente des institutions, puis les non-réponses aux initiatives allemandes de 1994 (mémorandum Schaüble-Lamers) et de 2000 (discours de Joschka Fischer). Pour être prise au sérieux par nos partenaires et d’abord par le principal d’entre eux, l’initiative française de relance européenne devrait se situer sur un plan éminemment politique, celui de l’exercice en commun progressif de la souveraineté entre ceux des Etats membres de l’UE qui en auraient la volonté. Avoir situé la défense parmi les thèmes de relance est, à cet égard, un signe positif.

Aucun commentaire: