31 décembre 2013

Mes voeux pour 2014

Paris 31 décembre François Hollande est impopulaire, l’Europe aussi l’est devenue en réussissant le prodige d’irriter à la fois les producteurs et les receveurs de sa solidarité. Pourquoi le Président ne ferait-il pas d’une pierre deux coups ? Rétablir l’espoir en l’Europe par une démarche inattendue et sortir en même temps des incantations sur l’inversion de la courbe du chômage. Imaginons que, répondant enfin à tant d’anciennes propositions allemandes restées sans réponse, il propose un deal à Angela Merkel : la France accepte de partager avec l’Allemagne son siège au Conseil de Sécurité des Nations Unies, dans la perspective, à terme, d’une attribution du siège à une UE ambitionnant le rôle d’un acteur politique majeur ; l’Allemagne accepte un vrai budget fédéral européen alimenté par des impôts mis en commun sans augmentation de la pression fiscale, un budget capable de financer recherche et innovation (civile et militaire), réseaux, transition énergétique, indemnisation du chômage et formation professionnelle. La réduction de l’endettement des Etats sera poursuivie avec détermination mais compensée en partie par des emprunts de l’UE destinés à éviter tout effet récessif, en même temps que sera mis en œuvre un programme de réformes structurelles décidé en commun. L’accord franco-allemand serait ensuite élargi à ceux des partenaires qui accepteraient d’y souscrire. Il prendrait la forme de coopérations renforcées ou structurées prévues dans le traité de Lisbonne en attendant que l’amélioration de la conjoncture et le rétablissement de la confiance en l’Europe permette de rouvrir le chantier constitutionnel. Le Royaume-Uni et les Etats refusant l’euro devraient choisir entre participation à part entière ou marginalisation. Imaginons le choc que produirait l’annonce d’un accord politique aussi fondamental entre l’Allemagne et la France qui, après avoir été préparé dans le plus grand secret, serait annoncé quelques semaines avant les élections européennes de la fin mai. Le Président Hollande déconcerterait peut-être une fraction de sa majorité, mais il retrouverait la crédibilité qui lui manque aujourd’hui et la possibilité de mobiliser de nouveaux soutiens, d’élargir sa majorité et d’embarrasser l’opposition. N’a-t-il pas été un proche de Jacques Delors ?

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