19 décembre 2010

Finance et Défense : progrès et stagnation

Paris, 1er octobre. La création enfin décidée, avec l’accord du nouveau gouvernement britannique, de trois agences de supervision financière pour les marchés à Paris, pour les banques à Londres, pour les assurances à Francfort, marque un incontestable progrès qui eût été impensable avant la crise. La mise au point de la discipline budgétaire et des sanctions en cas de manquement se révèle plus laborieuse, plusieurs pays dont la France refusant le système automatique proposé par l’Allemagne et la Commission.
Ce matin, lors d’un colloque du Centre international de Sciences Po, l’ancien ministre Jouyet a regretté les réticences françaises face à une récente proposition polonaise de création d’une avant-garde germano - franco - polonaise dans ce domaine. L’ambassadeur polonais Orlowski a confirmé cette information et s’est étonné de l’absence de toute référence à la Défense européenne dans le récent discours du président Sarkozy aux ambassadeurs, préférence semblant être désormais donnée à la coopération bilatérale avec Londres.

Note pour le Mouvement européen

Paris, 5 octobre. Ceux qui ont lu mon dernier blog comprendront les raisons de mes propositions au Mouvement européen. La réaction du ministre Hervé Morin contre l’initiative polonaise lors d’une réunion du Nouveau Centre était diamétralement opposée à celle de l’ancien secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet. Le même Jouyet s’est élevé contre l’opinion répandue en France suivant laquelle l’UE à 27 ne pourrait rien faire à cause des nouveaux membres, alors que ce sont les disputes des trois « grands » qui paralysent l’Union.
Voici mes propositions :
Importance des décisions de septembre sur la supervision financière et la prévention du risque systémique. Ces décisions de grande portée sont passées inaperçues. Voir l’article de Lamassoure dans le dernier numéro de la Revue Politique étrangère. Il appartient au MEF de les faire connaître.
Eclaircissement sur l’ingouvernabilité de l’Union. Les insuffisances de l’UE en politique étrangère, le refus d’équilibrer les politiques nécessaires d’assainissement budgétaire par un accroissement substantiel des financements communautaires, d’élargir à cette fin le budget commun, de créer des ressources propres, d’utiliser les capacités d’emprunt de l’UE ne sont pas le fait des nouveaux adhérents mais plutôt des plus grands pays, y compris la France. A contrario, les décisions de septembre ont montré que l’Union à 27 fonctionne quand ceux-ci s’entendent.
Soutenir les efforts enfin entrepris par la Commission et le Parlement en vue de créer des ressources propres et d’autoriser le recours à des emprunts européens en vue de financer le programme Europe 2020.
Tendance à substituer la coopération bilatérale franco-britannique au concept de Défense européenne que récuse le nouveau gouvernement britannique alors que la Pologne souhaite mettre de thème parmi les priorités de sa présidence. Un contact avec les Polonais serait intéressant.
Mode d’élection du Parlement et partis transnationaux. Ne pourrait-on exiger que les candidats se rattachent à un parti transnational. Chaque parti devrait se présenter dans un nombre minimum de pays et proposer solennellement un programme européen au moins deux mois avant l’élection. Voir à ce sujet les propositions présentées récemment par Alain Lancelot dans la Revue Commentaire.

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