19 décembre 2010

Faiblesse de la présidence européenne

Paris, 12 octobre. Lors de la récente réunion entre Asiatiques et Européens à Bruxelles en présence des chefs de gouvernement, les Asiatiques semblent avoir hésité à accepter que la présidence européenne soit assurée par M. Van Rompuy et non par l’un des chefs de gouvernement. Cet incident est révélateur du chemin qui reste à parcourir pour que l’UE soit reconnue sinon comme une puissance – elle en est encore loin -- mais comme un acteur mondial. On voit aussi par là ce que l’Europe gagnerait en réunissant sur la même tête les fonctions de président du Conseil européen et de la Commission européenne, tout comme Mme Ashton réunit sur sa tête les fonctions de vice-présidente de la Commission et de présidente du Conseil des ministres des Affaires étrangères.

Une Europe active mais invisible

Paris 21 octobre.
Des décisions importantes démentent l’impression de paralysie que donnait l’UE depuis des mois : création d’un système de supervision financière, réglementation des fonds spéculatifs, renforcement du pacte de stabilité et de croissance, ouverture d’un dialogue avec la Russie. Mais ces bonnes nouvelles sont largement passées inaperçues et pas seulement à cause de la crise des retraites. Un grand débat s’engage sur le financement de l’Union pour lequel la Commission propose la création de ressources qui lui soient propres, c'est-à-dire le transfert de certaines ressources fiscales à l’Union, faute de quoi le programme 2020 connaîtrait le sort du programme de Lisbonne. Le Parlement européen semble favorable. Mais l’exigence d’unanimité au Conseil ne permet guère d’être optimiste. Une mobilisation générale de l’opinion sur le thème « arracher l’Europe au déclin » serait nécessaire. D’où pourrait-elle venir ?

Hommage à Max Kohnstamm

Platier, 27 octobre Avec Max Kohnstamm disparait un des derniers proches collaborateurs de Jean Monnet. Après avoir participé aux négociations d’où sortira la première Communauté européenne, celle du charbon et de l’acier, il deviendra, en 1952, le premier secrétaire général de la « Haute Autorité ». Après l’échec du projet de Communauté de Défense, il accompagnera Monnet au comité d’action pour les Etats-Unis d’Europe dont il sera le secrétaire général. Tous ceux qui ont eu la chance de connaître Max Kohnstam gardent le souvenir d’un homme inébranlable dans ses convictions, modeste dans leur expression, d’une finesse et d’une lucidité sans égales. On imagine le chagrin qu’il dut éprouver après les deux référendums de 2005, alors que les Pays-Bas opposèrent un non encore plus net que celui de la France au projet de traité constitutionnel européen. Sa disparition coïncide avec la mise en place, sous l’autorité de madame Ashton du nouveau Service européen d’action extérieure dont l’ambassadeur Pierre Vimont sera le secrétaire général. Puisse la nouvelle diplomatie européenne s’inspirer de l’engagement et de la sagesse de ce grand Européen.

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