23 mai 2009

Nouvelle menace sur le traité de Lisbonne

Paris, 23 mai. Le scandale des notes de frais des parlementaires britanniques fait peser une nouvelle menace sur le traité de Lisbonne. Si Gordon Brown était contraint à organiser des élections anticipées qui, si l’on en croit les sondages, donneraient le pouvoir aux conservateurs de M. Cameron, le risque serait grand de voir ce dernier remettre en cause la ratification du traité par le Royaume-Uni. Espérons donc que les Irlandais votent le plus tôt possible, ce qui devrait conduire les présidents eurosceptiques de Prague et de Varsovie à déposer des instruments de ratification déjà votés par leurs parlements, sans oublier l’attente allemande de l’avis du tribunal constitutionnel de Karlsrhue. Certains seront tentés de penser qu’une nouvelle défaillance anglaise aurait le mérite de clarifier la situation et de conduire à une Europe à plusieurs cercles. C’est un pari auquel je me refuse. Le climat dans lequel se déroule la campagne électorale ne permet guère d’espérer un sursaut. Il faut plutôt faire confiance au temps et à la force des choses qui sont nos meilleurs alliés.

1 commentaire:

elisabeth a dit…

Monsieur TOULEMON,

Pour qu'il y ait un référendum en Irlande, il est nécessaire que M. COWEN puisse en faire un.

Or :

1. M. COWEN est au plus bas dans les sondages. Pour faire simple, plus la "cote" de l'UE monte...Plus il descend. C'est un peu le processus qu'on a pu observer en France lorsque M. Fillon grimpait dans les sondages, au prorata de la descente en flèche de M. SARKOZY.

Il est absolument certain que mes compatriotes vont lui infliger une "sanction". La question qui demeure c'est : QUAND ? Lors des élections européennes ? Ou lors des élections locales ? Où encore au deux ?

Le Fine Gael (principal parti d'opposition) surfe actuellement sur cette belle descente aux enfers de M. COWEN et du Fianna Fiail (son parti) comme les "petits partis" du style LIBERTAS ou le SINN FEIN (parti historique)

L'opposition est si heureuse, qu'elle a demandé une anticipation (en juin) du référendum sur Lisbonne. Mais ne vous y trompez pas. Ce n'est pas parce qu'elle soutient ou non le traité...Mais parce qu'elle veut infliger à M. COWEN la même correction que les Tchèques à M. TOPOLANEK, ou les Anglais, très certainement aux européennes, à M. BROWN. (Beaucoup d'Irlandais sont partisans d'élections anticipées, qui pourraient éventuellement survenir avant le possible référendum. Et pas mal de membres du Fianna Fiail ne serait pas contre le fait de pousser M. COWEN dehors...Ce qui peut s'avérer un bien pour le traité, comme un mal)

Personnellement, je vois mal M. COWEN, qui ne s'est pas tellement fait connaître pour son grand courage, prendre la décision suicidaire politiquement pour lui, de faire un référendum qu'il n'est pas en situation de gagner.

2. Le référendum est il gagnable ?

Aujourd'hui, non...Même si les sondages laissent penser le contraire. Pourquoi ?

D'une part, le principal "défaut" du traité n'a pas été corrigé : son caractère illisible. Et en Irlande, voyez vous, on ne dit pas "vas y, advienne que pourra", mais "dans le doute, abstiens toi"(De voter oui)

D'autre part, M. MARTIN, pourtant très attaché au traité, met le hola, preuve qu'on est encore loin d'avoir les "garanties robustes et fermes" attendues par les citoyens Irlandais, en échange d'un nouveau scrutin.

Il ne s'agit pas, comme pour Nice, de faire de belles intentions, dans un traité, qui n'auront aucune portée juridique...Mais d'insérer un protocole véritable, et juridiquement valable.

Pour le moment, çà patine. Selon M. Duff, il faut rien de moins qu'un nouveau traité pour inscrire le protocole irlandais. Soit une nouvelle CIG et tout le tralala. Selon Mc Creevy (commissaire européen) l'inscription du protocole dans le traité d'adhésion de la Croatie "indispose" les Croates (qui effectivement, n'ont pas besoin d'être les otages d'un traité) et ladite adhésion croate est plus que mal perçue par certains Etats, au premier rang desquels...La Slovénie.

Si cette "solution" était néanmoins viable, il faudrait alors que M. SARKOZY, Mme MERKEL, M. POTTERING, M. BARROSO, expliquent pourquoi ils ont dit que sans Lisbonne, pas d'adhésion...Alors qu'il faut une adhésion pour obtenir Lisbonne !

Les Irlandais ne s'engageront pas sur des promesses qui n'engagent que ceux qui les considèrent vraies. Et M. COWEN a fait savoir, au tout début de son mandat, qu'il ne ferait pas revoter les Irlandais sur un même traité. De son coté, le Fine Gael a expliqué qu'il ne soutiendrait Lisbonne que si le protocole était déjà inséré.

Conclusion : il faudra d'abord approuver le protocole...Et ensuite faire un référendum en Irlande.